Accès à de nouveaux marchés, renforcement de la position concurrentielle ou encore diversification des activités, la fusion acquisition est un levier de croissance puissant pour l’entreprise qui initie l’opération et l’entreprise qui est achetée. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée. En effet, selon une étude de McKinsey & Company, qui est un cabinet international de conseil en stratégie, près de 60% des transactions de fusion acquisition ou M&A échouent. Ces échecs se traduisent souvent par des pertes financières considérables et des dommages à la réputation.
Mais comment les éviter ? Découvrez dans cet article quelques bonnes pratiques à connaître pour réussir une opération de fusion-acquisition !
Qu’est-ce que la fusion-acquisition ?
La fusion-acquisition, également connue sous le terme M&A (Mergers and Acquisitions), désigne l’ensemble des opérations par lesquelles des entreprises se regroupent ou sont acquises. Ce processus se traduit par une fusion, où deux entreprises s’unissent pour créer une nouvelle entité, ou par une acquisition, où une entreprise rachète une autre tout en maintenant son identité propre.
Les raisons qui motivent les entreprises à engager une telle démarche sont nombreuses. Notamment, il y a la volonté de réaliser des économies d’échelle, de pénétrer de nouveaux marchés géographiques, d’acquérir de nouvelles technologies, ou encore de renforcer leurs compétences internes. Les grandes entreprises voient la fusion-acquisition comme l’instrument privilégié pour accélérer leur croissance et à se positionner plus favorablement face à la concurrence.
Les risques associés à une telle opération ?
La M&A présente de nombreux avantages, mais une telle opération n’est jamais sans risque. Parmi les risques les plus courants associés à une opération de fusion acquisition, on peut notamment citer :
- Résistance au changement des employés : il arrive que les employés des entreprises fusionnées éprouvent une résistance au changement, liée à la peur de l’inconnu, à la perte d’autonomie ou à des inquiétudes concernant leur avenir professionnel. Cette résistance entrave l’intégration et réduit l’efficacité de la nouvelle entité, conduisant même à l’échec de l’opération.
- Différences culturelles qui affectent la communication : des cultures d’entreprise trop différentes engendrent souvent des difficultés de communication, des divergences dans les méthodes de travail et des conflits au sein des équipes. Ces différences culturelles ralentissent la prise de décision et nuisent à la collaboration.
- Mauvaise évaluation des actifs ou des dettes : une évaluation erronée des actifs, des dettes ou des risques financiers de l’entreprise cible aura pour conséquence d’entraîner une surestimation de la valeur de l’acquisition, impactant ainsi la rentabilité et la performance à long terme.
- Défis opérationnels : la fusion de deux organisations implique de nombreux défis opérationnels, tels que l’intégration des systèmes informatiques, la rationalisation des processus et la répartition des ressources. Un échec dans la gestion de ces défis entraîne des perturbations dans les activités et des pertes de productivité.
Réussir une opération de fusion acquisition : les bonnes pratiques !
Faire un diagnostic stratégique
Avant de lancer tout projet de fusion-acquisition, vous devez réaliser un diagnostic stratégique afin d’évaluer la pertinence de l’opération. Cette étape clé vous aide à déterminer si les avantages de l’acquisition justifient les contraintes qu’elle pourrait engendrer. Il s’agit, notamment, d’analyser les synergies potentielles et de vérifier si elles sont réelles ou simplement idéalisées, ainsi que d’évaluer les risques liés à la phase d’intégration.
Le diagnostic stratégique commence généralement par une analyse du marché, qui peut être menée à l’aide d’un SWOT. Ce modèle permet d’identifier les forces et les faiblesses internes de l’entreprise, qui influencent sa compétitivité, ainsi que les menaces et opportunités externes, susceptibles de constituer des avantages ou des risques. Cette réflexion aide ainsi à prendre des décisions éclairées en fonction des enjeux internes et externes.
Évaluation minutieuse des risques potentiels présents
Avant de finaliser une fusion-acquisition, une évaluation minutieuse des risques est indispensable pour garantir le succès de l’opération. Cette évaluation doit être menée de manière méthodique, en examinant successivement les aspects financiers, juridiques, commerciaux et humains. Il s’agit d’identifier les potentielles difficultés et problèmes auxquels fait face la cible mais aussi l’opération de fusion-acquisition, telles que des dettes cachées, des litiges en cours, des incompatibilités culturelles ou des problèmes de synergie.
Une due diligence approfondie vous permettra d’établir un diagnostic précis de la situation et de mettre en place les actions correctives nécessaires. Omettre cette étape pourtant cruciale entraînerait de lourdes conséquences : surévaluation de la cible, difficultés d’intégration, litiges coûteux et, dans le pire des cas, l’échec complet de l’opération.
Bien négocier les termes et conditions de la fusion-acquisition
La réussite d’une opération de M&A repose en grande partie aussi sur la solidité des négociations. Celles-ci doivent s’appuyer sur une analyse approfondie de l’entreprise cible, c’est-à-dire un audit réalisé au préalable. Véritable boussole de la transaction, l’audit doit porter sur de multiples aspects : la santé financière de l’entreprise (bilans comptables), les risques encourus (fiscaux, sociaux, juridiques), et de plus en plus, les critères ESG qui reflètent l’engagement de l’entreprise en matière environnementale, sociale et de gouvernance. Les résultats de cet audit justifieront si un ajustement du prix de cession ainsi que la mise en place des garanties solides sont nécessaires.
Vaincre la résistance au changement de la part des collaborateurs et employés
La résistance au changement de la part des collaborateurs, employés, et même des clients est la principal cause de l’échec d’une opération de fusion-acquisition. En effet, la crainte de l’inconnu, la perte de repères et les inquiétudes quant à l’avenir ont généralement pour effet de générer une résistance chez les collaborateurs et les employés surtout.
Pour y faire face, le manager de proximité, c’est-à-dire du supérieur hiérarchique en contact direct avec les équipes, doit intervenir pour supprimer toute friction, notamment en transmettant de manière claire et transparente la vision globale du projet, en expliquant les enjeux stratégiques et les bénéfices escomptés pour l’entreprise. En étant à l’écoute des préoccupations de ses équipes, en répondant à leurs questions et en les rassurant, le manager contribue à créer un climat de confiance et à favoriser l’adhésion au projet.
Se faire assister par un conseiller en fusion acquisition
Pour maximiser les chances de succès de l’opération, faites aussi appel à un conseiller en fusion-acquisition. Ce professionnel dispose d’une expertise approfondie des mécanismes complexes inhérents aux fusions et acquisitions, ainsi que d’un réseau étendu de contacts dans le secteur. Il accompagne les entreprises tout au long du processus, de la phase d’identification des opportunités à la finalisation de la transaction. Grâce à sa connaissance du marché et à ses compétences en négociation, il est en mesure d’optimiser la valeur de l’opération et de minimiser les risques.
Un conseiller en fusions et acquisitions apporte également une vision extérieure qui vous permet de prendre du recul et d’évaluer les différentes options de manière objective. Il est un véritable atout pour sécuriser les intérêts de votre entreprise et garantir la pérennité de l’opération.