Selon une étude récente réalisée par le Labex Entreprendre de l’Université de Montpellier, 65 % des Français considèrent que créer son entreprise est un choix de carrière souhaitable. Cette tendance révèle une véritable volonté chez les Français de se lancer dans l’entreprenariat. Une volonté portée par un désir d’autonomie, de sens au travail et aussi de gagner plus d’argent.
Pourtant, malgré cet engouement, la France traîne toujours avec elle une réputation tenace de pays peu propice à l’entreprenariat. Lourdeurs administratives, fiscalité jugée excessive, difficulté à lever des fonds : les critiques sont nombreuses, au point que certains qualifient le pays d’un « enfer fiscal pour les entrepreneurs ». D’ailleurs, d’après la 32e édition du salon Go Entrepreneurs 2025, 27 % des Français estiment que les petites entreprises ne sont ni assez représentées, ni suffisamment défendues par le gouvernement.
Mais cette perception est-elle réellement juste ? À y regarder de plus près, la France propose aujourd’hui de nombreux dispositifs pour accompagner les entrepreneurs, et les mentalités évoluent. Alors, entreprendre en France : mission impossible ou opportunité réelle ? Vous allez découvrir dans cet article que le pays a tout pour qu’un entrepreneur motivé réussisse son pari.
Entreprendre en France : plus intéressant qu’on ne le pense
Comme évoqué plus haut, la France traîne depuis des années la réputation d’être un pays difficile pour les entrepreneurs. Lourdeur administrative, difficultés à lever des fonds (crowdfunding) ou encore fiscalité pesante, il existe énormément de problèmes et de barrières dans le pays qui freinent l’entreprenariat. Beaucoup de personnes et d’entrepreneurs trouvent les taxes dans le pays trop élevées et aussi que les règles changent trop souvent. On se souvient tous de la déclaration de Bernard Arnault, le patron de LVMH en début d’année 2025 qui disait que le gouvernement « poussait à la délocalisation » et que la France était championne pour « expulser les entrepreneurs qui réussissent ».
En partie vraie, cette vision est aussi un peu exagérée. En réalité, la situation est meilleure qu’on ne le croit vraiment. Et pour cause, en 2024, la France dénombre plus de 1,1 million nouvelles entreprises, soit 5,7 % de plus qu’en 2023. Et presque chaque année, on observe une croissance. C’est un signe clair que de plus en plus de gens veulent entreprendre et arrivent à se lancer dans l’entreprenariat.
Pour juger le dynamisme économique d’un pays, on l’évalue à travers l’état de santé du secteur des start-ups. Bonne nouvelle ! En France, ce secteur se porte très bien. Si en 2017, la France comptait seulement 3 licornes (entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars), en 2024, elle possède plus de 25. Ce succès n’est évidemment pas le fruit du hasard. Il résulte en grande partie de la politique de soutien à l’innovation du gouvernement, avec par exemple le programme French Tech lancé en 2013.
En résumé, même si créer une entreprise en France n’est pas toujours simple, le pays offre aujourd’hui de vraies opportunités pour celles et ceux qui veulent se lancer.

France : un écosystème entrepreneurial très riche
Contrairement aux idées reçues, la France possède un écosystème entrepreneurial extrêmement riche. L’État et de nombreuses structures privées se mobilisent, investissent et parfois collaborent ensemble pour accompagner les nouvelles entreprises ou les particuliers qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat :
Des aides financières pour démarrer son activité
L’État français propose plusieurs aides pour faciliter la création d’entreprise. Parmi elles, il y a par exemple l’ACRE ou l’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise. Cette aide accorde une exonération temporaire de cotisations sociales pour les entrepreneurs en début d’activité. Pour en bénéficier, il faut exercer en tant que micro-entrepreneur et respecter certaines conditions.
D’autres dispositifs comme le NACRE (Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise), désormais géré par les régions, avec des conditions d’éligibilité et des modalités qui varient selon la localité, offrent aussi un accompagnement personnalisé aux entrepreneurs. Le Nacre s’adresse notamment aux porteurs de projets de création ou de reprise d’entreprise, salariés en reconversion, repreneurs de leur entreprise ou d’une entreprise en redressement ou en liquidation judiciaire, femmes, jeunes, étudiants et séniors voulant se lancer dans l’entrepreneuriat et plus encore.
Enfin, il est aussi important d’évoquer la BPI France ! Née à la fin de l’année 2012, la banque publique d’investissement française a pour mission le financement et le développement des entreprises. Elle accorde des prêts, garanties et subventions aux petites et moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire et les entreprises innovantes qui ont du potentiel.
Un accès facilité à l’investissement
En France, les levées de fonds sont de plus en plus nombreuses. De nombreux fonds d’investissement, business angels et plateformes de crowdfunding soutiennent aujourd’hui l’écosystème. Des dispositifs fiscaux comme le dispositif IR-PME existent aussi et encouragent les particuliers à investir dans les jeunes entreprises en échange d’une réduction d’impôt.
Un cadre social et juridique de plus en plus adapté
Ensuite, il faut souligner les efforts récents pour simplifier les démarches administratives. Le statut de micro-entrepreneur, très populaire, permet à chacun de tester une activité avec peu de contraintes. Le guichet unique des formalités d’entreprises, lancé en 2023, centralise désormais toutes les démarches en ligne.
Un réseau d’incubateurs, de pépinières et d’accélérateurs
La France est également riche en structures d’accompagnement de projets de création d’entreprise. Pour rappel, les incubateurs apportent aux jeunes entreprises un appui en ce qui concerne l’hébergement, la formation, le conseil et le financement, lors des premières étapes de la vie de l’entreprise. On compte énormément d’incubateurs dans l’Hexagone. Parmi les meilleurs, il y a par exemple la Station F qui est aussi le plus grand campus de start-ups au monde, EuraTechnologies considérée comme fer de lance de l’innovation dans le Nord, la Ruche, Agoranov, Paris&Co, H7, 50 Partners, BIC Montpellier, Nubbo ou encore Marseille Innovation.
La dynamique de la French Tech
Lancée en 2013, l’initiative French Tech est un des piliers de la stratégie d’innovation de l’État. Son objectif : faire de la France un des pays les plus attractifs pour les start-ups. Grâce à ce label, de nombreuses villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Nantes, etc.) ont développé des écosystèmes dynamiques avec des événements, des concours, et des espaces de coworking dédiés.
La French Tech soutient également l’internationalisation des start-ups et facilite l’accès au financement via le French Tech Seed, un fonds d’investissement pour les jeunes entreprises innovantes.
Une main-d’œuvre qualifiée : l’atout ultime de la France en entrepreneuriat
Un vivier de compétences reconnu
La France forme chaque année des milliers d’ingénieurs, développeurs web, chercheurs, artisans, designers… D’ailleurs, le pays compte plusieurs établissements dans le Top 50 mondial. Parmi les meilleurs, il y a notamment :
- CentraleSupélec, 1ère position française, 7e place européenne,
- HEC Paris, 2e française, 8e européenne,
- l’Ecole Polytechnique de Paris – Institut Polytechnique de Paris, 3e française, 10e européenne,
- L’emlyon Business School, 4e française, 14e européenne,
- Sorbonne Université, 5e française, 16e européenne,
- L’Université Paris-Saclay, 6e française, 17e européenne, 50e mondiale.
Ce vivier de compétences est un avantage compétitif non négligeable pour toute entreprise qui souhaite innover ou se développer à l’international.
Un attrait croissant pour les talents étrangers
Des pays comme Singapour et les États-Unis sont depuis longtemps connus pour attirer les meilleurs talents du monde entier, en particulier dans le secteur technologique. Cependant, la France n’est pas en reste. Depuis la mise en place du French Tech Visa en 2017, le pays se positionne de plus en plus comme une destination attractive. Le programme French Tech Visa est conçu pour les entrepreneurs, investisseurs et employés de la tech, et offre une procédure simplifiée pour l’obtention d’un titre de séjour de 4 ans renouvelable, connu sous le nom de « Passeport Talent ». Il offre aux talents internationaux la possibilité d’intégrer rapidement le tissu entrepreneurial français.

Entreprendre en France : les secteurs porteurs !
Vous ignorez dans quoi se lancer ? Voici un panorama complet des secteurs porteurs en France aujourd’hui :
La Tech et le numérique
La France veut être numéro un de la « tech » en Europe et investit massivement depuis plusieurs années pour atteindre cet objectif, notamment à travers l’initiative French Tech. Cette dernière lève des fonds colossaux pour la création d’un environnement favorable pour les startups. Par ailleurs, dans son plan d’investissement France 2030 dévoilé en 2021, le président de la République, Emmanuel Macron a montré clairement qu’il accorde une place particulière aux startups de la French Tech. Parmi les domaines les plus porteurs dans la tech, il y a l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le cloud et la data ou encore la healthtech et la medtech.
L’agriculture durable et l’agritech
L’agriculture est un pilier de l’économie française, et elle est en pleine mutation. Les consommateurs cherchent des produits locaux, bio et traçables. Les innovations technologiques permettent d’optimiser la production tout en respectant l’environnement. Pour se lancer dans ce secteur, vous pouvez par exemple créer une entreprise qui proposerait des circuits courts et de la transformation locale, des fermes verticales et l’agriculture urbaine…
Les énergies renouvelables et la transition écologique
Depuis 2019, la France a inscrit dans la loi l’objectif ambitieux d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette loi donne des orientations claires pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Pour atteindre cet objectif, la France soutient déjà massivement plusieurs projets liés à la transition énergétique. Des aides publiques (crédits d’impôt, subventions régionales, appels à projets de l’ADEME), un cadre réglementaire favorable ou encore une forte demande des entreprises et des particuliers en solutions plus vertes, tout cela fait de ce secteur particulièrement porteur pour l’entrepreneuriat.
Le tourisme durable et l’hospitalité
Le tourisme reste un pilier économique français. Mais il évolue vers des pratiques plus durables, locales et personnalisées. Voici quelques Idées de business :
- Hébergements écologiques (écolodges, tiny houses),
- Tourisme rural et de proximité,
- Services pour les nomades digitaux (espaces de coworking hybrides, offres packagées),
- Tourisme expérientiel : gastronomie, culture, aventure.
Les régions et collectivités soutiennent de nombreux projets à travers des fonds européens ou régionaux.
La santé et le bien-être
Le vieillissement de la population s’accélère en France et dans la plupart des pays développés. Ce n’est pas une « mauvaise nouvelle » en soi, mais cette situation s’accompagne de défis majeurs. Des défis qui, au passage, feront aussi la joie des entrepreneurs. En effet, le vieillissement de la population et l’évolution des modes de vie créent un marché porteur dans le secteur de la santé au sens large. Le pays doit notamment mettre en place d’excellents services aux séniors (domotique, maintien à domicile, soins à distance). Parmi les opportunités entrepreneuriales, il y a aussi le :
- Bien-être mental (applications de méditation, thérapies en ligne),
- Nutrition santé : produits bio, compléments alimentaires, foodtech santé,
- Télémédecine et objets connectés pour le suivi médical à domicile.