La retraite représente un moment clé dans une carrière professionnelle, où la question de la préparation financière devient essentielle. Comment garantir des revenus complémentaires lorsque le moment de quitter la vie active arrive ?
Le plan d’épargne retraite (PER) apporte des solutions adaptées à ces préoccupations. Créé par la loi Pacte de 2019, ce dispositif d’épargne, piloté par l’État, entend encourager les Français à se constituer un capital pour leurs vieux jours.
Qu’est-ce qu’un PER ?
Le plan d’épargne retraite se définit comme un dispositif d’épargne à long terme, destiné à se constituer un capital pour compléter ses revenus une fois à la retraite. Instauré initialement par la loi Pacte en 2019, il remplace les produits d’épargne retraite existants jusqu’alors tels que le Perp, le Perco ou l’article 83.
Le PER se distingue par sa grande souplesse d’utilisation. Chacun peut l’alimenter à son rythme, par des versements libres ou programmés. L’épargne est ensuite investie sur les marchés financiers et boursiers, le plus souvent via des fonds actions ou obligataires. Ainsi, le capital placé dans le PER fructifie tout au long de la vie active.
Au moment de liquider sa retraite, différentes options s’offrent alors pour récupérer l’épargne. Un versement unique ou fractionné du capital, une sortie en rente viagère ou un mix des deux modalités sont possibles.
Sa généralisation auprès des Français devrait contribuer à rehausser sensiblement le niveau des pensions. Ce dispositif novateur aide ainsi chacun à préparer plus sereinement le cap de la retraite.
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Quels sont les avantages du PER ?
Le PER est une option très compétitive pour la retraite car il permet d’allier une fiscalité avantageuse avec une performance optimisée.
Avantage fiscal sur les versements volontaires
Opter pour un PER comporte de multiples atouts, à commencer par sa fiscalité avantageuse. Les versements sont déductibles du revenu imposable, dans une limite de 10 % des revenus annuels professionnels.
Concrètement, si un contribuable est dans la tranche marginal d’imposition (TMI)1 de 30 %, placer 1000 euros sur un PER lui permet d’économiser 300 euros d’impôt sur le revenu.
Fiscalité d’une sortie en rente
Une fois la retraite arrivée, la rente débloquée est soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec un abattement de 10 %.
Par ailleurs, la quote-part de la rente qui correspond aux versements volontaires est également soumise à 17.2 % de prélèvements sociaux. Un abattement est fixé en fonction de l’âge de déblocage de la rente :
Âge de déblocage | Abattement sur les prélèvements sociaux |
Moins de 50 ans | 30 % |
Entre 50 et 59 ans | 50 % |
Entre 60 et 69 ans | 60 % |
Plus de 69 ans | 70 % |
Prenons l’exemple d’un jeune retraité qui débloque une rente de 1500 euros par mois à l’âge de 65 ans, soit 18 000 euros par an. Dans un souci de simplification, considérons qu’il s’agit de son unique source de revenu et que la quote-part des versements volontaires est de 50 %.
Il devra alors payer 1158.86 euros d’impôts qui se décomposent de la manière suivante :
- (18 000 * (1 – 0.10) – 11 295) * 0.11 = 539,66 euros d’impôts sur le revenu suivant le barème progressif applicable aux revenus de 2023 ;
- 18 000 * 0.50 * (1 – 0.60) * 0.172 = 619.20 euros de prélèvement sociaux.
Fiscalité d’une sortie en capital
Si un retraité débloque son PER en capital, la part qui correspond aux versements volontaires est uniquement imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu mais exonérée de prélèvements sociaux.
En revanche, la part de capital qui correspond aux gains générés fait l’objet d’un prélèvement forfaitaire de 30 %, dont 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.
Prenons de nouveau l’exemple de notre jeune retraité qui débloque cette fois-ci un capital de 50 000 euros dont 30 000 euros de versements volontaires. Sa tranche marginale d’imposition est de 30 %.
Il lui restera 35 000 euros après s’être acquitté de 15 000 euros d’impôts dont :
- 30 000 * 0.3 = 9 000 euros d’impôts sur le revenu sur le versements volontaires ;
- 20 000 * 0.3 = 6 000 euros de prélèvement forfaitaire sur les gains générés.
Pour ce type de sortie, les montants débloqués sont souvent conséquents et peuvent faire passer dans les tranches supérieure du barème progressif de l’impôt sur le revenu. Par exemple, si notre retraité est habituellement imposé avec une tranche marginale d’imposition de 30 %, le déblocage de son capital en seule fois peut le faire passer dans la tranche à 41 %, voire 45 % lorsque le montant représente plusieurs centaines de milliers d’euros ! Le montant de l’impôt prélevé augmente alors significativement. C’est pourquoi il est souvent préférable de réaliser des déblocages fractionnés, c’est-à-dire sur plusieurs années.
Modes de gestion
Suivant les contrats, le PER peut proposer une gestion pilotée des actifs ou bien une gestion libre. Les sommes placées sont investies sur les marchés via des fonds diversifiés. Cette gestion professionnelle permet une meilleure performance de l’épargne.
Comment choisir un PER ?
Plusieurs critères de choix doivent être étudiés avec soin avant de souscrire un PER :
- La solidité financière du gestionnaire constitue un critère déterminant. Mieux vaut opter pour un assureur ou un établissement bancaire réputé, qui offrira davantage de garanties financières. À l’inverse, il convient de se méfier des acteurs de niche, potentiellement moins solides sur le long terme.
- Il est essentiel d’examiner attentivement la politique de placement du PER. La répartition entre les actions et les obligations déterminera le potentiel de performance ainsi que le niveau de risque. Un historique sur plusieurs années permettra de vérifier la régularité des résultats. L’objectif est de trouver le juste équilibre risque/rendement en fonction de son profil d’investisseur.
- Les frais prélevés par le gestionnaire grignotent directement la rentabilité du PER. Il faut donc comparer précisément la grille tarifaire des différentes offres. Les frais d’entrée, de gestion annuelle, de mouvement de compte, doivent être passés au crible pour privilégier les contrats les plus compétitifs.
- La qualité du service client mérite également d’être étudiée. Disponibilité et réactivité des conseillers, plateforme de gestion en ligne ergonomique, transparence de l’information… Un bon suivi au quotidien facilite grandement la vie du souscripteur d’un PER.
- Les options de sortie au moment de la retraite varient d’un PER à l’autre. Certains permettent un versement unique du capital ou le service d’une rente viagère. D’autres proposent une combinaison des deux modalités.
- Enfin, il est possible de souscrire des garanties optionnelles en cas de décès, perte d’autonomie ou invalidité. Utiles pour sécuriser le capital, elles augmentent toutefois les frais.
Ainsi, le choix du PER le mieux adapté à chaque profil nécessite une analyse méthodique et comparative des différentes offres.
Les 3 points clés à retenir
- Le PER est un produit d’épargne retraite souple et fiscalement avantageux, qui aide à se constituer un capital pour compléter ses revenus une fois à la retraite.
- Les versements sur un PER sont déductibles du revenu imposable et les capitaux récupérés à la retraite sont exonérés d’impôt en entrée.
- Pour choisir au mieux son PER, il est indispensable de comparer en détail les offres selon des critères comme les frais, la politique de placement ou la qualité de service.
- Taux d’impôt appliqué à la tranche la plus élevée des revenus d’un contribuable. ↩︎